La confiance est une façade.
De l’extérieur, j’ai toujours paru confiant. Confiant en moi, confiant en les autres, confiant en l’avenir. Ce n’est pas toujours le cas, pourtant. J’ai perdu confiance, plus d’une fois. J’ai perdu foi, plus d’un fois. Foi en ce que l’avenir me réserve. Foi en ma capacité à trouver le bonheur. Foi à mener ma vie selon ma volonté, mes désirs, ma vision.
La vie m’amuse pourtant bien plus quand je l’aborde la faim au ventre. Cette faim insatiable. Cette faim d’aventures, de voir toujours plus de ce monde que lorsque je me borne à le prendre tel qu’il est.
Mais pour cela, il faut avoir faim. Et surtout l’écouter, cette faim. Il faut donc une chose.
De la confiance.
L’an dernier, j’ai fait le grand saut. Une expérience, un voyage intérieur.
Un roman.
Mon tout premier.
J’ai mené le projet bout en bout. Je l’ai envoyé aux éditeurs.
Depuis, j’attends.
En réalité, je n’attends pas vraiment. Je m’en fous, de leur réponse. Ou de leur absence de réponse.
Ça m’est égal.
Tiens, c’est peut être ça, la confiance.
J’ai fait ce que j’avais à faire. J’ai fait ma part du boulot. Maintenant ce n’est plus dans mes mains. Donc je lâche prise. Et vis sans entrave.
La confiance, elle est là. La confiance, c’est la liberté.
Être confiant c’est être libre.
Être confiant c’est être libre.
Je me le répète. Ça infuse. Car c’est une réalisation à laquelle je viens tout juste d’arriver, du bout de mon clavier. Pourquoi en ai-je les larmes aux yeux ? Amusant, comme l’écriture peut ouvrir des portes. Historiquement, je détestais cela. Je ne suis pas un littéraire, moi. Non, moi j’étais un scientifique, un bon “techos pur jus”. Et me voilà à philosopher sur ce que veut dire le mot confiance.
Je diverge. Verge.
La vie possède cette beauté et cette profondeur sans nom de nous faire réaliser et apprendre, constamment. De nous, des autres, du monde. D’ouvrir des portes que l’on ne soupçonnait pas. D’être un jour scientifique, le lendemain philosophe. D’être un jour garçon fougueux et impulsif, le lendemain homme posé et responsable. D’être un jour amant aimant… et le lendemain un homme seul et en ruine.
Putain, que ce monde est beau.
On s’en fout que ce soit parfait. On veut que ce soit intense.
Et intense, la vie l’est.
Merci.