18 ans. Une des premières soirées de ma vie. Enfin, pas vraiment. Mais c’est une des premières avec une fille que j’aime. Et qui m’aime elle aussi.

Elle est magnifique. Torturée et pleine de doute en l’avenir, et alors ? Cela fait maintenant 4mois que nous sommes ensembles, elle et moi. Elle me rend heureux. Je la rends heureuse.

Nous sommes donc heureux. À deux.

Ce soir là on s’extrait de la soirée pour aller se balader sous des pins. Il fait bon, il fait chaud. Et la température ambiante n’en est pas la seule raison. Après quelques pas, on s’attrape et se plaque contre l’écorce sauvage. Dans l’obscurité, nos corps s’emmêlent. Elle pose sa main sur mon sexe et ses lèvres sur les miennes. Je suis à elle, elle le sait. Et j’adore ça.

Je me l’étais dit, à ce moment-là. Je me l’étais dit que je vivais un moment exceptionnel. Je goutais à une tranche de vie, ainsi plaqué contre le pins parasol au milieu de cette nuit noire. J’avais voulu empêcher mon amour de se piquer les genoux des méchantes aiguilles de pin qui tapissaient le sol. Elle m’en avait rapidement dissuadé.

Un moment spécial.

Un moment éternel.

Au retour de cette escapade, je me souviens que nous avions pris un verre avec les amis présents. Et ce soir-là, elle avait pleuré. Toutes les larmes de son corps, elle avait pleuré d’amour. Pleuré de réaliser tout le bien qu’on se faisait elle et moi depuis notre rencontre, tout le bien que je lui faisais, moi, du haut de mes propres insécurités et incertitudes. Et ces pleurs m’avaient touché.

Suffisamment pour que j’en verse encore de l’encre 12 ans plus tard.

Je ne t’ai pas oublié, A.

Tu me l’avais bien dit, après tout.

On oublie jamais un premier amour.

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